Pramana : La Vérité
« La vérité doit s’inspirer de la pratique. C’est par la pratique que l’on conçoit la vérité. Il faut corriger la vérité d’après la pratique. » Mao Tsé Toung.
Viparyara: l'Erreur.
L’erreur a pour origine le manque de connaissance. Quand le raisonnement est vicié à la base, nous sommes dans l’aveuglement et la méprise. En d’autres termes, c’est un défaut de vison.
Il est clair que s’installer dans des idées fausses ou fabriquées ne nous permettra pas d’accéder à des plans de conscience authentiques et nous éloignera de la vérité. Nous resterons donc dans une sorte de mensonge intérieur.
Mais les erreurs vont nous conduire à ouvrir les yeux sur nos limitations et de tirer des enseignements.
Viparyaya c’est rester dans l’illusion d’une vision claire et nier l’observation pure, ce sentiment vient essentiellement de la primauté de l’ego…
« L’erreur, c’est seulement un défaut. » René Descartes.
Vikalpa: l'Imagination.
« Notre imagination a des mirages qui nous trompent. » Antoine Albalat.
Smirti: la Mémoire.
La mémoire est un outil qui contribue à la perception de la réalité. Dans la pensée conditionnée, la mémoire est une simple résurgence de connaissances acquises qui parfois retient les évènements marquants et relègue les connaissances utiles à l’arrière-plan, à l’inconscient.
« Imbéciles, je vous pardonne mais souvenez-vous, sans les sens, il n’y a point de mémoire et sans la mémoire il n’y a point d’esprit », Mnémosyne s’adressant aux humains dans Aventure de la mémoire de Voltaire.
Nidrâ: la Léthargie mentale
Si nous considérons Nidrâ dans le sens de « somnolence » il va s’agir d’un état léthargique, d’endormissement ou de rêve éveillé. Il y a donc comme une suspension du mental qui nous éloigne de la lucidité requise pour une vision claire.
Le yoga nous permet d’utiliser ces états de somnolence et d’en explorer leurs bénéfices. C’est ce qu’on appelle la pratique du yoga nidrâ que l’on peut définir comme le sommeil « relié ». Par cette pratique, on va guider le mental dans un parcours intérieur qui va relier l’individu à son équilibre général.
De ce fait, ce qu’on aurait pu considérer comme un écueil de l’esprit va devenir un moyen de transformation.
Nidrâ évoque la léthargie mentale qui fait obstacle à la méditation. L’esprit dépourvu de vivacité se laisse manipuler et sombre plus profondément dans l’ illusion. Méditer permet d’échapper aux fonctionnements inconscients et de retrouver la lucidité.
« Le sommeil est le frère jumeau de la mort. » Homère, L’Illiade.