Si vous êtes engagés dans des pratiques telles que le yoga il y a des chances que vous aussi vous ressentiez cet appel intérieur. Cette intuition que quelque chose d’autre que la surface du quotidien nous constitue.
La question qui se pose est: en quoi la technique – pour nous, posturale – permet-elle de faire le lien avec Soi ?
Le Moi du quotidien et le Soi sans limite :
Que l’on en ait plus ou moins conscience, en chacun de nous réside ce double aspect : le petit « moi » de la vie quotidienne et le « Soi » divin.
La personne conditionnée par son environnement et l’Être intérieur. Cet être absolu que l’on recherche ou qui nous recherche selon l’expérience sentie.
C’est souvent par le biais de techniques lointaines que nous imaginons d’abord la recherche de Soi.
C’est d’ailleurs dans la culture orientale bien plus que dans la nôtre aujourd’hui que nous trouvons des outils pour accéder à cette partie de nous, libre, divine, pure, vraie peu importe le nom que nous pouvons lui donner.
Karlfried Durckeim nous dit à juste titre que pour un maître, disons un enseignant, peu importe sa discipline, l’apprentissage jusqu’à la perfection d’une technique n’a pas le sens d’une performance. Le recherche technique est plutôt le moyen d’avancer et de progresser sur le chemin intérieur.
En ce sens, la maîtrise d’une technique qu’elle soit posturale ou autre n’est pas un « savoir faire » mais un « savoir devenir ».
En effet, une posture, une technique pour qu’elle ait du sens doit nous transformer. Une personne qui apprendra à pencher vers l’avant sans arrondir le dos sera transformée. Une personne qui pourra lâcher le poids de la tension de ses épaules dans l’espace de son bassin sera transformée, tout comme celle qui prendra conscience de ses appuis etc..
Tous ces exercices ou techniques doivent servir le retrait du moi volontaire qui cherche à faire, à performer au profit de l’ouverture vers la part de Soi silencieuse et ouverte qui fait, simplement. Ainsi les techniques seront intégrées puis oubliées.
Savoir identifier le simple et le naturel en chacun de nous et en chaque chose.
C’est bien là le sens de l’assise, de l’Asana qui permet d’atteindre la profondeur de l’être et de pouvoir le manifester de plus en plus dans les actes du quotidien, naturellement.
» Je veux te tenir un language sans paroles,un langage secret pour toutes les oreilles. »
La pratique est une technique :
Comme toutes les spiritualités parlent de l’unité de l’Être, toutes les pratiques sérieuses utilisent la conscience du centre et la conscience du souffle.
Kungfu, Aikido, Yoga, Tir à l’arc etc…
Toutes les pratiques physiques autant que les spiritualités sont des techniques qui constituent des voies plurielles vers le Tout autre en Soi.
Les enseignants eux sont des témoins passeurs d’expérience.
Car il n’est pas rare de s’arrêter à la technique. Si elle devient une passion, ce qui n’est pas un problème, le risque est que nous voyions par erreur en elle et son enseignement la destination et le moyen d’exister . Nous verrons alors dans nos enseignants des modèles à imiter et la cible sera malheureusement manquée.
Il est important de toujours revenir pour soi à la forme symbolique que prend notre recherche. Chez certains d’entre nous cet appel est matérialisé par des voyages lointains ( Inde, Chine) des techniques lointaines (yoga, bouddhisme) chez d’autres dans l’expression artistique ou encore chez certains dans l’usage de drogues ou que sais-je encore dans le sexe ou la poésie…Pour trouver le contact avec notre être essentiel les limites de la conscience du quotidien doivent certes être dépassées. Pourvu qu’elles le soient avec des moyens ou des techniques conscients, expliqués et compris. Par exemple les salutations au soleil ou le mantra d’ouverture.
Cet être profond que nous cherchons à atteindre est en nous, il ne pourrait être plus proche. Il se trouve dans notre mémoire, dans chaque cellules de notre corps à chaque instant.
C’est donc par la Raison que le silence s’opère et que la présence se révèle.
Au commencement était le verbe et non l’image. Développons donc l’écoute.
L’écoute de ce qu’il y a en nous qui nous cherche plus véritablement que ce que nous le cherchons.
C’est là que commence toute technique. Tout exercice postural est un moyen d’écouter en nous, non pas une parole mais une présence, la plus simple et la plus évidente.
La difficulté n’est donc pas dans la technique en elle même mais dans la régularité du désir de l’Être en nous de nous mener sur le chemin initiatique voire mystique.
« Si tu arrives quelque part où tu ne trouves pas le Bouddha, va-t-en.Mais si jamais tu arrives quelque part et que tu rencontres le bouddha, alors mets toi à courir, car là est le risque que tu t’arrêtes. »
Parole japonaise
Magnifique le texte,et très juste dans le fond. Quels plaisir de savoir que je ne suis pas seule à avoir cette vision. Merci, gratitude.
Merci Ghislaine.
La pensée nous rapproche, donc…:)
Merci Barbara,
Vivement la reprise, depuis que j’ai lu les textes que nous a envoyés, j’ai hâte de mettre en pratique toutes ces belles pensées.
Merci Rosie.
Bientôt !!!